Malgré les efforts déployés ces dernières années pour contrôler et atténuer les conséquences sanitaires des catastrophes, celles-ci continuent d’engendrer de plus en plus de victimes et à travers le monde et entraîner un nombre important de décès, de blessures, de maladies et d’incapacités. Et avec la succession des catastrophes et l’accumulation de leurs effets sanitaires, le recours aux outils et méthodes épidémiologiques s’est accru, ce qui a conduit à l’émergence de « l’épidémiologie des catastrophes » , considérée actuellement comme l’une des spécialités de l’Epidémiologie du terrain.
Une catastrophe a toujours des impacts, aux niveaux individuel et collectif, certes économiques, sociaux et sociétaux, mais avant tout d’ordre sanitaire notamment en termes de morbidité, de mortalité et des risques épidémiques qu’il est capital d’anticiper et de gérer. L’impact sanitaire est majoré par la fragilisation des services de santé, l’altération des infrastructures et équipements de base ainsi que la dégradation des conditions d’hygiène.
Malheureusement, au cours de l’année dernière, le Maroc a été frappé par un séisme dévastateur dénommé séisme d’Al Haouz qui a touché plusieurs provinces. Dès les premières heures, et grâce aux hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le glorifie, notre pays a mobilisé tout l’arsenal logistique et humain pour secourir et soigner les sinistrés, tout en pourvoyant à tous les besoins de la population touchée, ce qui a permis au Maroc de contrôler la situation avec un grand professionnalisme et dans un délai record, avec une participation communautaire sans précédent.
A l’instar des autres professionnels de la santé, les épidémiologistes de terrain ont joué de nombreux rôles, dont certains perdurent encore aujourd’hui. Immédiatement après le tremblement de terre, un système de veille épidémiologique et d’alerte précoce a été développé et activé pour une détection précoce et une réponse rapide aux urgences épidémiques potentielles, ce qui a permi de détecter les signaux, notifier des alertes, mener des enquêtes de terrain, prendre les mesures d’intervention nécessaires, et prévenir l’émergence de toute épidémie.
C’est dans ce cadre, et après le succès de ses congrès précédents, l’Association Nationale d’Epidémiologie de Terrain au Maroc organise les 19 et 20 avril 2024 son troisième congrès scientifique à Rabat, dont le thème principal sera l’épidémiologie des catastrophes.
Comme d’habitude, ce congrès constituera une opportunité pour les chercheurs et experts de présenter leurs productions scientifiques. Il s’agit d’une vraie plate-forme d’échange d’expériences entre les épidémiologistes de terrain et leurs collègues de différentes disciplines du secteur de la santé, ainsi qu’avec les parties prenantes et acteurs intervenants des autres secteurs .
Outre la participation d’épidémiologistes marocains et d’experts nationaux dans diverses spécialités scientifiques, des experts et chercheurs d’autres pays prendront part à ce congrès, au cours duquel des synthèses de recherches opérationnelle seront présentées et des conférences et tables rondes seront organisées.
Bienvenue à tous nos congressistes!